mercredi 9 mars 2011

Économie v2.0 (3) - La révolution industrielle verte

Le pouvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple
Économie v2.0 (3)
La révolution industrielle verte
Adam Richard
Tribune libre de Vigile
jeudi 24 février 2011      150 visites      2 messages


« Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. »
- Montesquieu, « L’esprit des lois »

Dans le premier article de cette série sur l’économie éventuelle d’un Québec souverain sous un régime politique tel que celui décrit dans Démocratie v2.0, je me suis surtout concentré sur la nature réelle des bases de l’économie actuelle, effectué un bref survol de technologies énergétiques propres que l’on peut utiliser autant dans les transports que dans l’industrie, et un bref survol des diverses crises environnementales qui touchent présentement le Québec. Dans le deuxième article, je me suis surtout penché sur les solutions économiques concrètes que l’on pourrait appliquer dans le contexte d’un Québec souverain, portant surtout sur la création d’une Banque Nationale du Québec, l’instauration d’une monnaie qui est la nôtre, la répartition de la charge de travail et celui des richesses. Dans ce troisième volet sur l’économie, je me concentrerai donc sur certains changements industriels verts que le Québec pourrait choisir advenant l’avènement d’un vrai système démocratique, un système dans lequel la voix du peuple est non seulement écoutée, mais réalisée, hors de l’influence des puissants lobbies industriels.

Je tiens également à préciser qu’il ne s’agit ici que de mes propres réflexions personnelles sur le sujet, que j’ai des personnes au sein de mon groupe Facebook qui sont autrement plus compétentes que moi sur ces sujets (l’économie et les technologies vertes, l’agriculture, etc.), et que ce que j’expose ici ne sont qu’en "option" à ma proposition principale qu’est Démocratie v2.0. Le fait de vous exposer ces idées, cependant, peut vous donner un bon exemple des changements que l’on pourrait décider d’effectuer dans un tel système politique, afin que vous puissiez comparer ces propositions avec ce que l’on trouve dans le système actuel, tous partis confondus.

Avant d’aller plus loin, cependant, vu la nature plutôt "controversée" des idées que je présente ici, j’inviterai donc de lecteur de visionner les quelques séquences vidéos qui suivent.

Cannabis une plante entre le bien et le mal
(Documentaire diffusé sur la chaîne Arte) :

Conspiration contre le cannabis
 (production indépendante) :
Partie 1 :

Partie 2 :


Comme nous venons de le constater dans ces vidéos, le cannabis (aussi appelée "chanvre") est une plante très versatile qui a joué un rôle crucial dans le développement des sociétés et civilisations humaines. L’histoire de son utilisation remonte à plus de 10 000 ans, les plus anciens écrits à propos de cette plante remontant à plus de 5 000 ans. En comparaison, la prohibition de cette plante n’est en vigueur que depuis les années 30, suite à la fin de la prohibition de l’alcool. Parallèlement à cette prohibition, le cannabis a été victime d’une campagne de propagande visant à démoniser cette plante, qui est à la base de la répression actuelle contre cette supposée "drogue dangereuse". Je vous rappelle qu’au Québec, présentement, il y a deux fois plus d’ordonnances d’antidépresseurs qu’il n’y a de population. Il pourrait être très utile à la société de méditer sur ces aspects avant de juger trop rapidement les consommateurs "récréatifs" de cette plante, ou avant de descendre mon article en flammes.

Outre l’usage "récréatif" (je préfère encore le terme "psycho-social") et les effets médicinaux de cette plante, c’est surtout sur l’usage industriel de celle-ci que je désire me concentrer ici.
Prenons donc un instant pour regarder le monde industriel dans lequel nous vivons. L’industrie pétrolière et chimique est omniprésente, mettant en circulation (et très souvent en vente libre) des produits nocifs pour la vie humaine et la vie en général, très souvent des produits dommageables à l’environnement tant au niveau de la production qu’un niveau de l’utilisation. Ces produits sont pour la plupart responsables d’éclosions de cancers, de maladies dégénératives, de mutations génétiques sur les foetus, de dégradation des écosystèmes et même des éléments les plus vitaux à notre survie, l’eau et l’air, sans oublier bien entendu la chaîne alimentaire.

Quand on regarde le reportage sur Arte, on se rend bien compte que de nombreux produits courants nocifs pour l’environnement pourraient très facilement être remplacés par des produits équivalents ou même supérieurs, de manière non dommageable pour l’environnement, bio-dégradables, et fabriqués à partir d’une ressource complètement renouvelable et à haut rendement de production.

Les graines peuvent être utilisées pour en extraire l’huile, qui possède de nombreuses propriétés qui la rend utile en alimentation, comme peinture, ou même d’en faire des panneaux de plastique dix fois plus résistants que le métal (comme ceux utilisés par Henry Ford sur sa première voiture de Modèle T). Les fibres contenues dans le tronc sont parmi les meilleures au monde, toutes fibres naturelles et synthétiques confondues. Les applications au niveau textile sont pratiquement illimitées. Il est également possible d’en fabriquer du bois, ou même du papier.

Ce qui me ramène à vous parler d’économie Québécoise. Plus particulièrement d’un aspect de celle-ci qui est malheureusement par trop connue ici en Gaspésie, et également à travers la province. Je parle ici de l’industrie des pâtes et papiers, et comme exemple je citerai plus particulièrement le cas de l’usine Gaspésia de Chandler, dans laquelle fut englouti 450 millions de $ lors de sa dernière tentative de relance, ratée. N’oublions pas non plus que c’est toute l’industrie forestière qui est touchée, la ressource principale se faisant de plus en plus rare.

Alors voici ce que je propose comme solution afin de relancer à la fois l’usine Gaspésia ainsi que toute l’économie de la péninsule gaspésienne, tout en préservant nos ressources naturelles et espaces verts. Tout simplement la construction de serres dans lesquelles se feraient la production de cannabis pour fins industrielles, dans le but de fournir en matière première l’usine de pâtes et papier. Quand on sait que 1 hectare de cannabis correspond à 4.1 hectares de forêt, qu’il faut 7 fois moins de produits chimiques pour séparer la fibre comparé au processus impliquant la fibre de bois, et que la matière première peut être récoltée jusqu’à 4 fois par année (comparativement à 1 fois par plusieurs décennies pour les arbres), le choix s’impose pratiquement de lui-même.

La même logique s’applique à presque tous les usages industriels de cette plante aux mille vertus, incluant le textile.

Pourtant, vu les intérêts économiques en jeu et le système de corruption prévalant aujourd’hui dans toutes nos démocraties occidentales, tous partis confondus, ce n’est pas demain la veille que l’on verra l’économie du Québec prendre un tel tournant... vert.

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