lundi 27 juin 2011

Compte-rendu de la manifestation du 23 juin 2011 à Québec

Chers lecteurs,

Comme certains d'entre-vous se rappellent sûrement, un collectif de citoyens (dont je fais partie), affilié à aucun parti politique, a organisé ce 23 juin dernier (  MANIF2324 / Opération VIGILE  ). Dans le cadre de la fête nationale, une manifestation pacifique visant à faire acte de PAROLE CITOYENNE, pour mettre de l'avant la primauté démocratique de la souveraineté du peuple et faire entendre notre ras-le-bol collectif face à tout ce qui ne tourne pas rond dans ce "royaume" du Québec qui pourrit de plus en plus grâce à la complicité de nos institutions politiques.

La tâche ne fut pas facile, les autorités de la Ville de Québec ont tout fait pour tenter de nous empêcher de le faire, malgré le fait qu'ils avouaient du même souffle qu'ils ne pouvaient nous empêcher de manifester si nous le voulions, puisqu'il s'agit-là de notre droit fondamental dans ce qui nous reste de démocratie, si l'on considère que nous ayons déjà vécu en démocratie au Québec, ce qui est matière à un autre débat.

Croyant réellement faire affaire avec des brutes enivrées d'alcool prêtes à mettre Québec à feu et à sang, toutes les stratégies ont été utilisées contre nous afin de nous mettre des bâtons dans les roues; faire semblant d'ignorer nos démarches (alors que nous avions des accusés-réception de courriels entre nos mains), nous interdire formellement accès à la Place du peuple souverain du Québec  (lors de discussions enregistrées à leur insu), nous diriger à 1 semaine d'avis vers la Commissions des Parcs pour l'utilisation du Parc de l'Amérique Française, laquelle nous a par la suite exigé, dans un premier temps, un avenant d'une valeur de 2 millions(!), pour ensuite se faire exiger une caution de 10 000$ (montant mentionné lors d'une conversation téléphonique, mais qu'ils ont par la suite refusé de confirmer par écrit), etc... 

L'orateur invité Luc Archambault, co-fondateur de l'Opération VIGILE du samedi qui occupe les lieux tous les samedis depuis le 19 février, mis au courant de cet imbroglio insiste pour qu'on réclame toujours l'accès la Place du peuple souverain du Québec. Il proteste auprès des autorités policières de la Ville de Québec et ensuite auprès de la direction responsable des Grands événements. Il réclame l'accès contrôlé à ce lieu signalétique de la démocratie québécoise. Le jeudi 16 juin il parle au Directeur des Grands événements responsable du dossier à la Ville de Québec et transmets une proposition de règlement du litige par courriel. Lundi le 20 juin la direction refuse de considérer la proposition. C'est à ce moment qu'il est conjointement décidé de cesser de cibler le Parc de l'Amérique française pour viser Place du peuple souverain du Québec avec ou sans permis. Les journalistes concernés au Soleil refuse de faire état du litige. La police a fait pression en affirmant que le fait de publier ces informations pourrait être responsable d'éventuels dérapages désastreux. Le Soleil n'a pas publié d'information, ni avant, ni après la tenu de l'action de prise de parole citoyenne. Le point de rendez-vous est fixé à l'Angle Nord-Est du périmètre.

Finalement, nous avons tout simplement fait fi de toutes ces procédurites imposées dont le seul but était de toute évidence de restreindre nos droits démocratiques de manifester pacifiquement en cette journée et lieu hautement symboliques.

Arrivés sur place le Jour J, nous avons constaté que l'endroit visé était libre de toute entrave, contrairement aux affirmations de la Police de Québec, qui, selon leur dire, serait un véritable chantier et dont notre présence causerait une interférence notoire avec la logistique des événements prévus par la Ville. Après une brève mais intense négociation avec les forces de l'ordre, la police a finalement pris les arrangements afin que nous puissions utiliser "légalement" un espace qu'ils nous ont assignés à quelques dizaines de mètres de l'endroit où nous escomptions nous installer.

De facto, nous pouvons considérer que nous avons été expulsés du périmètre de sécurité, un périmètre inutilement large et dont nous pouvons sérieusement nous poser la question à savoir que ce périmètre fut justement agrandi afin de spécifiquement nous en bloquer l'usage.

Une trentaine de citoyens ont dû sortir du périmètre de sécurité érigé par la Ville de Québec pour tenir leur manifestation pacifique, en fin d’après-midi, le jour de la Fête nationale. (Photo Véronique Demers, pour Le Québec Express, http://www.lequebecexpress.com)


À cet effet, cette lettre de M. Luc Archambault envoyée à Jacques Chagnon est on ne peut plus éloquente à cet effet :

Lettre au Président de l'ANQ | Jacques Chagnon | 2011 06 25 | Demande de révision du plan/sécurité inacceptable
Rapport d'activité | Plan/sécurité de la Ville de Québec et de l’ANQ | Photos |

Le plan/sécurité 2011 de l’ANQ et de la Ville de Québec limite indument et sans motif sérieux la liberté d’expression démocratique citoyenne, Place du peuple souverain du Québec  | Parvis de l'ANQ.

Exigeons la fin de l'État de siège de l'Assemblée nationale du Québec. Endossons la démarche.

Opération VIGILE du samedi | CNQ | Capitale nationale du Québec|

Prise 20 du 2 juillet 2011 | 14h | Québec | Montréal | Mont St-Hilaire | Gatineau |

M. Jacques Chagnon

Présidence de l'Assemblée nationale du Québec

* Député de Westmount—Saint-Louis
* Parti libéral du Québec
* Président de l'Assemblée nationale
* Président de la Commission de l'Assemblée nationale
* Président de la Sous-commission de la réforme parlementaire

M. le Président de l'Assemblée nationale du Québec

Nous réclamons le respect de la démocratie et le respect de son principe premier, à savoir le libre et responsable exercice de la liberté d'expression citoyenne sur la Place du peuple souverain du Québec | Parvis de l'ANQ, ce, en tout temps et à plus forte raison pendant les festivités entourant la Fête nationale du Québec les 23 et 24 juin.

Cette liberté a été limitée et contrée de façon indue et inacceptable et le 23 juin 2011 alors que vos services de sécurité nous ont interdit l'accès de cette place signalétique entre toutes quant à la démocratie québécoise, savoir, le parvis de l'Assemblée nationale du Québec. Quant à elle, la Ville de Québec a refusé de nous accorder un permis afin d'accéder à cette place.

Le Rapport d'activité ci-joint au format .pdf en fait foi et réclame que soit modifié de plan sécurisant les lieux à l'avenir afin de ne plus imposer de telles restrictions qui contredisent les principes fondamentaux de la démocratie québécoise et afin que l'ANQ s'assure que toute autre autorité ne limite pas indument cette liberté d'expression qui fête ce que nous sommes, une peuple souverain et démocratique.

Nous EXIGEONS un libre accès à la Place du peuple souverain du Québec | Parvis de l'ANQ, en tout temps dans des conditions et selon un aménagement qui ne menace pas la sécurité des personnes et l'intégrité des lieux publics et privés de la Colline parlementaire. Un nouveau plan d'aménagement doit être mis en place pour que les responsables de la sécurité de l'ANQ et de la Ville de Québec dont est responsable l'ANQ, cessent de contredire, limiter indument, imposer des contraintes exagérées sans motifs à nos collectives libertés d'expression démocratique et citoyenne.

Luc Archambault, Capitale nationale du Québec | Denis Julien, Chaudière-Appalaches,
CPCA | Collectif PAROLE citoyenne en ACTE | Québec |




Comme le précise M. Archambault, toutes les embûches posées devant nous par les autorités ont eu pour but que nous n'avons pas réussi à obtenir un permis "en règle" pour cette manifestation, ce qui aurait grandement aidé à convaincre nombres d'organismes contactés à venir ce joindre à nous pour cet événement qui se voulait historique. D'ailleurs, la simple utilisation du mot "historique" était suffisant pour foutre la trouille aux instances policières quant à nos intentions. Il faut croire que la simple notion de vouloir marquer l'Histoire est maintenant jugée comme une chose néfaste à proscrire à tout prix.

Malgré tout, nous avons joué le jeu jusqu'au bout, et n'avons jamais accepté de nous laisser intimider par de telle manoeuvres, car ayant appris de la déconfiture de la manifestation annulée du 12 février dernier, nous avions la ferme intention de procéder avec notre événement coûte que coûte.

Le tout fut capté par caméras et diffusé en direct sur le web, sauvegardant ainsi l'événement pour la postérité afin que ceux qui étaient absents puissent constater par eux-même ce que peut réussir une poignée de citoyens qui se sont organisés spontanément, sans grand moyens financiers mais avec une conviction d'acier, sont à même en mesure de faire.

Voici donc pour vous livré le compte-rendu vidéo de cette manifestation.







Veillez noter que du à un malencontreux problème avec notre connexion internet sans-fil, 2 segments d'environ 30 secondes chacun sont manquant, un au début lors du discours de Pierre Forest (Cap sur l'Indépendance) et l'autre vers la fin lors de la lecture d'un de mes textes par un citoyen présent, du nom de André. Malgré ces petits pépins techniques et le peu de moyens logistiques à notre disposition, la diffusion de cet événement fut tout de même un succès.

Il est aussi à noter que bien qu'une marche était prévue suite à la manifestation, celle-ci fut annulée pour cause de mauvaise météo et de la faible participation présente. Ce qui en bout de ligne fut une bonne chose, car selon les informations que j'ai reçues par la suite, un autobus bondé de policier n'attendait que nous nous mettions en marche afin de nous bondir dessus. Comme quoi nous aurons été plus intelligents que les dites "autorités" et ce, jusqu'à la fin de l'événement.

Il est à espérer qu'un tel événement inspire plusieurs Québécois à sortir de leur torpeur et les incitent à faire valoir leurs droits individuels et collectifs en se tenant debout et convaincus face à un pouvoir qui préfèrerait les voir ramper comme il est malheureusement trop souvent coutume dans "la belle province".

Le peuple, uni et debout, ne sera jamais vaincu, et voilà je crois un bel exemple d'une telle démonstration.

En espérant que la prochaine fois, les Québécois se montrent moins frileux, et n'attendent pas d'avoir un(e) permis(sion) avant de ce décider de faire valoir leur droits et de faire entendre leurs voix!

Adam Richard, au nom du Collectif Parole Citoyenne en Acte/Le Peuple Marche Pour Son Avenir

mardi 7 juin 2011

Lecture publique de la lettre pour le déclenchement de nouvelles élections au Québec

« Un individu conscient, éveillé et debout est plus dangereux pour le pouvoir en place que 10,000 individus endormis et apeurés. »
-Gandhi

Hier le lundi 6 juin 2011 à midi, à l'instigation de Daniel Roy, une lettre demandant la démission de Jean Charest signée par 208 personnes fut lue publiquement devant le bureau de Jean Charest, dans la rue, devant l'édifice du 770 Sherbrooke Ouest, à Montréal.

Bien qu'ayant rassemblé qu'un TRÈS petit nombre de manifestants venus appuyer cette démarche (outre M. Roy, nous étions 3 "spectateurs/acteurs" présents à cet événement), l'exercice fut LOIN d'être futile, puisque notre seule présence, non-intimidante à souhait, fut suffisante à faire "paniquer" la sécurité de l'édifice, puisqu'ils ont cru nécessaire de barricader les portes de la tour au moins sur les façades nord et ouest (ruban jaune à l'appui sur l'entrée ouest).

Imaginez maintenant leur panique si nous avions été 20, 200 ou 2000!

Alors, dites-vous bien une chose : OUI, vous avez du pouvoir en tant que citoyen, tout aussi "petit" que vous croyez être face au système.  OUI, il est possible de combattre cette petitesse relative en unifiant nos force.  Et surtout, OUI, il est possible d'ébranler le gouvernement et le système corrompu sur lequel il s'appuie par la seule force de nos gestes citoyens, posés humblement mais avec conviction et discernement.

Et voici la preuve vidéo de ce que je viens d'affirmer.  Les passants, trop occupés par leurs considérations quotidiennes, n'ont pas semblé s'intéresser à ce qui pourtant les touchent au plus haut point dans leurs conditions de vie, ce qui est l'un des pièges-à-cons du système néo-libéral actuel.  Mais les gardiens de sécurité, eux, ont carrément eu la chienne, se barricadant de l'intérieur et nous mitraillant avec leurs appareils photos dans un branle-bas-de-combat évident.  Tout ça pour quatre quidams sur le trottoir.

Ce qui était hilarant, par contre, ceux tous ces employés de cette tour à bureau qui se sont heurtés à des portes closes... par notre très grande faute.

Comme quoi que ce qu'il y a de mieux dans la vie est gratuit!  ;-)





A.R.