mardi 1 février 2011

Démocratie v2.0

Présentation d'une stratégie pour implanter un vrai système démocratique participatif citoyen

J'ai lancé, il y a une semaine, un appel à la formation d'un nouveau parti politique.  J'ai publié mon "manifeste" sur Internet et je l'ai diffusé parmi mes contacts sur Facebook.  Je l'ai également envoyé à divers sites où il est question de politique québécoise et de débats d'idées, tel que Vigile.net, Maitres Chez Nous 21ième siècle, Génération d'idées, pensant ainsi présenter à ces sites un sujet de discussion propice à susciter des débats sur les sujets qui nous tiennent à coeur politiquement.  J'ai également tenté de rejoindre le RRQ par courriel, mais mon courriel a été retourné pour cause de boite de courriel pleines.  Mon article ne fut pas publié sur vigile.net, à ma grande surprise.  Une autre personne m'a rapporté également avoir eu un problème similaire, alors nous avons supposé le problème technique ("glitch" en anglais).  Je n'ai pas eu d'autres échos de la part des autres destinataires non plus, si ce n'est un courriel de Génération d'Idées me spécifiant que bien qu'ils trouvaient ma démarche louable, ils préféraient demeurer "apolitique".  Ceci me fait donc également considérer la possibilité que Vigile.net (d'où je compte vraiment rejoindre l'auditoire avec mes idées) a pu se trouver inconfortable avec le style littéraire "militant" de la missive et l'aspect "partisan" de celui-ci.  Loin de tenir rigueur à ces gens, je vais donc tenter de formuler ma proposition différemment afin de mieux exposer les idées que j'apporte dans le contexte des débats actuels, et de la stratégie que je conçois pour y parvenir.

Commençons donc par le commencement, c'est à dire un survol de la situation actuelle.

Je constate au Québec, malgré l'apathie apparente des masses populaires, des figures émergentes sur la scène du débat public où foisonnent des discours et des idées nettement plus constructives que ce que l'on peut habituellement constater de la part de nos très chers représentants élus.

Malgré certaines divergences politiques concernant surtout le sujet de l'indépendance du Québec et la protection de la langue française, surgit de tous ces débats et idées une certaine tendance unanime envers ce que je qualifierais de "bien commun".  Le meilleur exemple où on peut constater cette tendance unanime (et je dis bien "tendance", pas "unanimité"; "majoritaire" serait peut-être un mot mieux approprié) concerne le dossier des gaz de schiste.  À moins d'y avoir un intérêt financier ou de faire aveuglément confiance aux Libéraux de Jean Charest, il y a une certaine "unanimité" au sein de la population en général contre l'exploitation des gaz de schiste.  Et pourtant, cette option politique ne semble trouver aucun écho au parlement, exception peut-être de Québec Solidaire.  On ne peut que constater que nous avons un sérieux problème avec notre système politique actuel.

Car c'est bien du système politique dont il est question ici; à ce que je sache, le PQ n'a pas vraiment pris position contre les gaz de schiste...  Ils sont plutôt pour, la nomination de Lucien Bouchard appuyé par Bernard Landry démontre bien que les bonzes du PQ ont plus les intérêts des compagnies gazières à coeur que ceux des citoyens du Québec.  Quant à l'ADQ, je n'en parle même pas.

Puisque c'est du système qu'il est question ici, je parlerai de manière plus générale envers le système plutôt que de pointer mes flèches vers le seul parti Libéral en abordant la thématique de la corruption au sein du gouvernement et de l'appareil d'état, même si le gouvernement Charest a atteint de nouveaux sommets dans la matière au Québec.  En effet, même s'il est reconnu comme moins corrompu, le PQ n'est pas entièrement blanc comme neige dans ce domaine.  Le système politique actuel favorise la corruption, et ce par le mécanisme même du financement des partis politiques.  En reprenant l'exemple des gaz de schiste, j'inviterais les partisans convaincus du PQ de méditer quelques instants à ce que pourrait avoir l'air un Québec indépendant sous la gouverne du PQ, et se demander si c'est vraiment cela que l'on veut.

D'une manière plus spécifique, le mouvement souverainiste et indépendantiste, qui n'appuient pas tous le PQ, bien que divisé en surface, foisonne tout de même d'un certains nombres d'idées et de discours des plus éducatifs qu'inspirants.  Surgit d'une manière générale un discours selon lequel le Québec dispose de toutes les ressources et capacité d'assurer son avenir en tant que nation indépendante; que l'indépendance se fera sous l'impulsion du peuple, que nous devrions faire telle ou telle chose concernant le développement économique, énergétique et culturel, y compris la protection de la langue, plutôt que d'adopter les stratégies gouvernementales actuelles; un discours auquel j'adhère entièrement.  Seul ombre au tableau : le système politique actuel ne nous donne aucun moyen d'appliquer des idées tellement bonnes qu'elles coulent presque de source.  Certains pourraient arguer que sous un Québec indépendant, les choses seraient foncièrement différentes, mais tant que nous gardons un système politique constituée d'une "élite" politique et que les corporations ont accès à ce système politique par l'influence des lobbies et du financement des partis, je doute vraiment que les choses auront vraiment changé, outre le fait de n'avoir qu'un seul rapport d'impôts à remplir au lieu de deux.  J'ai beaucoup plus d'ambitions que ça pour mon Québec indépendant; le mien autant que le votre!

Certains pourraient penser qu'une élection de Québec Solidaire pourrait mettre un frein à plusieurs des abus gouvernementaux actuels; moi-même je suis favorable à l'élection de députés membres de ce parti au-dessus de tout les autres.  Oublions le fait que trop de gens croient (à tort?) que QS n'a personne d'intéressant à présenter hormis Amir Khadir.  Le problème avec QS, c'est qu'ils vont continuer à évoluer dans le même système politique, et que même dans le meilleur des scénarios où ils représenteraient les intérêts de la population, demeureraient entièrement incorruptibles et même s'ils feraient l'indépendance du Québec, à la fin de chaque mandat de 4-5 ans, ils seraient sujets à se faire remplacer au pouvoir par un autre parti à l'élection suivante, et là tout le train-train habituel pourrait recommencer de plus belle.

Donc encore une fois on y revient encore  le problème, c'est le système.

Concernant le support à la souveraineté, peu importe si le projet sous-jacent est plutôt flou, il serait présentement aux alentours de 60%.  Cependant, nous savons de manière historique que ce taux d'approbation à plutôt tendance à fluctuer fortement à travers le temps.  Ensuite, il y a toute la question du vote ethnique qui vient fausser les données démographiques.  Bien que j'ai entendu plusieurs témoignages d'immigrants entrées au Québec autour de la période référendaire de 95 dire qu'ils ont voté "Non" à l'époque, mais qu'ils voteraient "Oui" aujourd'hui maintenant qu'ils sont mieux renseignés sur leur terre d'accueil, il en restera toujours un pourcentage de cette cohorte-là qu'il faut réussir à convaincre à joindre leurs voix à notre cause.  Les immigrants de 95 ont eu du temps pour changer d'idée, mais il ne faut pas oublier ceux qui continuent de rentrer, et il ne faut pas écarter la possibilité qu'Ottawa puisse être tentée de nous refaire le même tour lors d'un hypothétique futur référendum.

La question qui se pose est donc triple : comment donner un réel pouvoir et une réelle voix au citoyen dans le système politique et que la volonté citoyenne s'accomplisse; comment éviter la corruptibilité au sein de l'appareil d'état et l'appareil public; comment faire adhérer un plus grand nombre de personnes de toutes tendances à la cause souverainiste et francophone, en sous-question comment faire pour que cette adhésion soit plus forte et plus permanente?

Ne vous-en faites pas, ce n'est pas une question référendaire...

Mais si, plutôt que de représenter un insoluble noeud Gordien, cette triple question (agrémentée d'une sous-question) contenait sa réponse, toute simple, en son sein?  Autrement dit, et si la réponse se trouvait dans la question?  À mon humble avis, c'est bel et bien le cas, tellement ça me saute aux yeux.  Je m'explique.

Regardons le problème sous l'angle de l'accession à l'indépendance du Québec.  Bien que l'idée d'indépendance elle-même est alléchante, et que c'est surtout sur cette vague idée qu'il s'est presque réalisé en 95, les projets d'indépendance sur lesquels la population ont eu la chance de se prononcer jusqu'ici n'étaient ni plus ni moins que des chèques en blanc, un acte de foi quasi-religieuse placé dans la confiance des politiciens de ne pas nous trahir lors de cette accession à l'indépendance.  Nous pouvons constater depuis lors qu'une telle foi aveugle en nos politiciens indépendantistes était peut-être une erreur.  Cela ne m'a pas empêché de voter Oui au référendum de 95, le seul auquel j'ai eu droit de voter dans ma vie, mais mon colocataire de l'époque, bien que se disant souverainiste, avait voté Non sur le principe qu'il n'était pas d'accord avec le principe de signer un chèque en blanc (ces mots sont de lui).  Force m'est d'admettre aujourd'hui qu'il avait peut-être raison, nonobstant le gout amer que ce constat peut laisser dans ma bouche.

L'accession à l'indépendance au concert des nations n'est pas une chose qui arrive à tout les jours.  Nous avons tout intérêt à ne pas s'improviser dans l'aventure, et la meilleure manière d'éviter l'improvisation est de se préparer à l'avance; donc de rédiger à l'avance les documents fondateurs de la nation Québécoise, tels que sa Constitution, son système politique, les questions concernant la monnaie, etc.  Ce n'est pas une fois indépendants qu'il faudra se poser ces questions, et ces choses-là sont trop importantes pour être laissées dans les seules mains des politiciens.

Ce qu'il faut donc faire, c'est de définir à l'avance ce que serait la société d'un Québec indépendant, officiellement francophone, géré par la souveraineté du peuple et tourné vers l'avenir, de façon à ce que ces mots ne se transforment pas en termes creux.  Et tant qu'a vouloir faire la souveraineté, pourquoi ne pas prendre le temps de penser à ce que signifie vraiment l'expression "souveraineté du peuple" dans un monde où le pouvoir (et l'argent) corrompt, ou sinon il est alors souvent plus simple d'assassiner un leader politique ou d'envahir militairement un pays pour en remplacer le gouvernement, afin de voir que tout système basé sur l'élection de représentants à qui le citoyen confère d'exercer le pouvoir politique en son nom est défaillant depuis la conception, ou comme le dise les anglais "flawed by design", ou pour constater à quel point cette "souveraineté du peuple" peu facilement être piétinée sous une botte.

Il faut donc définir un projet de société, et si possible un projet de société le plus désirable possible pour le plus grand nombre de personnes possible.  C'est de ce projet de société que l'indépendance du Québec elle-même tirera son support et son adhésion.  La seule question que chaque citoyen aura à se poser une fois avoir en pris connaissance sera de savoir s'il veut, oui ou non, faire la transition vers un tel projet de société.

Donc, on a tout intérêt à le rendre attrayant, ce projet de société!  Et surtout mieux défini qu'un vague concept d'accession à l'indépendance d'Ottawa.

Laissons maintenant cet aspect de la question de côté pour un instant, et concentrons-nous un peu sur la question de la corruption du pouvoir étatique et de l'appareil d'état.  En cette matière, l'équation est fort simple : le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.  J'ajouterai à cela que la solution de cette équation est également fort simple : la solution, c'est la dilution.  en diluant la concentration du pouvoir à son extrême, on se retrouve avec l'ensemble des citoyens possédant un pouvoir politique égal à celui des autres.  Ce qui veut donc dire que la corruption dans ce contexte est extrêmement difficile, voire presque impossible, vu l'incroyable quantité de personnes qu'il faudrait corrompre.  Bien entendu, pour qu'un réel pouvoir politique puisse s'exercer, il se doit d'être accompagné d'un pouvoir économique, mais il s'agit là d'un tout autre débat que je ne désire pas aborder ici pour diverses raison que je vais mentionner plus loin.

Si on prend le problème sous l'angle de comment le citoyen pourrait exercer ce pouvoir afin qu'il ait une réelle signification, et sur comment se prémunir d'un changement non désiré de régime politique provenant d'influences extérieures au peuple Québécois, on se rend compte que la dilution du pouvoir répond également correctement et et de manière optimale à ce problème.  Si, au lieu de voter tout les 4-5 ans pour un représentant en qui on lègue en toute bonne foi le pouvoir d'exercer notre pouvoir politique, on avait un système politique où chaque citoyen avait une opportunité égale de soumettre des idées ou de proposer des projets, une opportunité égale d'accéder au débat public d'une manière constructive et ordonnée, et une opportunité égale de se prononcer sur chaque projet ou idée par l'entremise d'un vote, on règle à la fois le problème de la corruption et le problème de l'accès du citoyen à la participation de la vie politique.  Ainsi, le débat public pourrait retrouver toute sa vivacité en sortant des carcans imposés par les lignes de partis traditionnels, puisque ceux-ci n'auront alors plus de raison d'exister.

Et par le fait même, telle que se le doit une solution digne d'un noeud Gordien, plutôt que de n'être qu'une fin ultime en soi et source de débats interminables, l'indépendance du Québec devient alors une nécessité de facto, qui est à mon humble avis désirable et souhaitable par une majorité de gens de toutes tendances politiques, fédéralistes inclus.  Au pire, ils voudront exporter ce concept dans le ROC afin d'éviter la "séparation", au mieux, ils montreront alors leurs vraies tendances fascisantes, ce qui ne pourra que les marginaliser encore plus face à une population en manque de Démocratie, et en droit de la recevoir.

Une fois un tel système en place, impossible de le "remplacer" comme dans le cas d'un gouvernement traditionnel, car il n'y a plus de tête dirigeante effective.  Au pire, des délégués seront élus à certains postes pour fins de représentation, surtout au niveau international, ou pour des raisons de gestion interne de l'appareil d'état, mais le vrai pouvoir politique décisionnel demeurera entre les mains de toute la population dans son ensemble.  Une telle distribution du pouvoir n'est pas sans rappeler la nature distribuée de l'Internet, qui fut conçu au départ justement pour résister à un attaque nucléaire, rien de moins!  L'armée à finalement réalisé qu'un tel système était impossible à réaliser, car pour détruire Internet lui-même par attaque nucléaire, il suffit de bombarder l'ensemble du territoire américain.  Et c'est ainsi que cette technologie militaire top secret s'est retrouvée dans le domaine de la recherche publique pour devenir ce qu'il est aujourd'hui.  De même, pour détruire ce système politique, il faudra procéder du génocide.

Et le plus beau dans tout ça, c'est que nous avons aujourd'hui toute la technologie nécessaire pour y parvenir.  On serait bien inconscients de s'en priver!  Et quand on y regarde de plus près, on peut constater que c'est déjà ce que nous faisons précisément d'une manière assez considérable, sans que tout cela n'ait encore aucune valeur réelle aux yeux de la loi, ni qu'il ne trouve nécessairement son écho dans le débat public officiel.  Que ce soit le temps que nous passons sur des sites comme Vigile.net à rédiger et lire des articles sur divers sujets politiques ou autres, le temps que nous passons à s'informer nous même au fur et à mesure que l'on se rend compte que le gouvernement nous ment et que l'on tente de nous passer un sapin sent-bon, comme celui à senteur de gaz de schiste par exemple, il faut réaliser que nous effectuons déjà là un débat public et politique nettement plus riche et constructif que celui qui a lieu à l'Assemblée Nationale et à la Chambre des Communes.  Une bonne partie de ce débat se déverse également sur des sites de réseaux sociaux comme Facebook par exemple, où il se retrouve mélangé avec une foule d'autres sujets, et où tout un chacun, même ceux qui n'ont pas d'intérêts particuliers pour la politique, peuvent être "accidentellement" happés par un sujet qui les touche particulièrement, et les amener à s'intéresser un peu plus à la chose politique.  Et il y a ce joli petit bouton libellé "J'aime" que tout un chacun clique allègrement pour montrer leur support le plus basique à tel ou tel item qui parcoure le flots d'informations.  Tout ce qui manque, c'est un petit bouton équivalent libellé "Je n'aime pas", et on aurait un système de votation électronique complet!

Là où je veux en venir, c'est que la pratique d'un tel système démocratique commence déjà à faire partie de nos us et coutumes quotidiennes.  Tout ce qui manque, c'est de rendre ça officiel, et de mettre le système sur pied afin de le lancer une fois pour toutes.  Il faudrait concevoir également une contrepartie papier, car le seul vote électronique pose des problèmes quant à la confiance que l'on peut attribuer à un seul système de votation électronique (à ce sujet je suggère le lecteur de regarder l'excellent documentaire "Hacking Democracy (VOSTF)" sur le site de reopen911.info), mais cela est concevable.  Étant expert en sécurité informatique, je peux attester que la phase de conception d'un tel système est crucial en terme de sécurité et intégrité des résultats, et voir à apprendre des erreurs dans les systèmes présentés dans ce film.   Un tel système politique pourrait s'adjoindre d'un système de journaux, radios et télévisions publiques dédiés exclusivement à la pratique du débat public ou pour fins d'éducation politique, avec un accès ouvert et en compartimentant les sphères locales, régionales et nationales.  Un système de forum compartimentée par sujet et par portée régionale pourrait servir de chambre d'assemblée centrale et virtuelle sur Internet, et il ne faudrait complémenter ces forums d'un système de votation simple et efficace.

Et le plus important, c'est qu'un tel système politique est tellement en discordance fonctionnelle avec le reste de l'appareil d'état canadien que le séparation politique et l'indépendance nationale du Québec face au Canada en devient presque une simple question de constat inévitable d'ordre purement pratico-pratique dans la façon de pratiquer la politique entre les deux système, plutôt que de demeurer dans son éternel (quoique justifié historiquement) clivage franco-anglo, ou dans son sens plus large "séparatisse" vs "collabo fédéraliste".  Une telle évolution du débat sur la question de la souveraineté est apte à y faire adhérer un plus grand nombre de gens, spécialement parmi ceux dans les immigrants qui sont venus ici dans l'espoir vain d'y enfin vivre en démocratie.  Parmi les anglo-québécois, les plus ouverts d'esprits devraient sauter à pieds joints dans un tel projet, tandis que les plus bornés frustreront seuls dans leur coin, ou bien s'en retourneront "chez eux", en Ontario.  On ne peut pas plaire à tout le monde, mais on ne s'empêchera pas d'accomplir notre volonté collective par la seule force de volonté d'une infime minorité non plus.  Dans le système que je propose, ils auront autant droit au chapitre que chacun d'entre nous.  Libre à eux de se prévaloir de ce nouveau droit ou pas.

Après une telle réforme, les citoyens auront libre cours afin d'apporter les changements qu'ils jugeront eux-même nécessaires au reste du système, tout comme de mener des commissions d'enquêtes sur les sujets qu'ils le désirent, libre de toute manipulation démesurée et de la manière la plus démocratique possible par voie de suffrage universel.

Comme je viens de le démontrer, l'instauration d'une telle réforme contribuerait à régler plusieurs problèmes actuels au niveau politique, il définit un projet de société viable et applicable technologiquement, et que j'ose espéré souhaitable et souhaité par une majorité de personnes au Québec, et pas seulement parmi sa frange naturellement souverainiste qui pourrait facilement s'unifier sous une telle redéfinition du projet.  J'ajouterai à cela qu'un tel projet de société est digne de l'exemple que le Québec dit vouloir donner au reste du monde en terme de démocratie en accédant à sa souveraineté.

Ça, c'est pour la théorie.  Maintenant, il faut songer à comment y parvenir en pratique.  Et c'est là qu'il faut se donner une bonne dose de réalisme.  Je parle de tout ceux qui se dise que le système va venir du la population, que l'indépendance se fera par la population, de manière pacifique et démocratique.  Je parle de tout ceux qui disent vouloir faire ce qu'il faut pour accéder à la réalisation de leur rêve d'une Nation québécoise de langue française libre et démocratique.  Je parle surtout du "nous" inclusif, que je n'ai aucun problème à utiliser à profusion parce que je suis prêt à m'investir personnellement à l'élaboration et réalisation d'un tel projet, comparé au "on" qui exclut toujours la personne qui parle, et que j'ai utilisé à quelques reprises dans mon texte de manière pas tout à fait innocente.  Parce que la manière pour y arriver dans le contexte du système actuel est loin d'être sexy et est peu ragoutante : elle consiste simplement à former un nouveau parti politique.

Mais attention : pas un parti politique comme les autres.  Pas un parti politique conçu pour prendre le pouvoir et diriger de manière plus ou moins traditionnelle, pour ensuite participer à la parade cyclique des élections aux 4-5 ans.  Non, le seul et unique but de ce parti politique est de doter les citoyens du Québec du seul véhicule politique qui lui est actuellement disponible afin de pouvoir espérer pouvoir prendre le pouvoir et faire quelque chose avec.  Le but de ce parti est donc de prendre le pouvoir dans le cadre "démocratique" actuel dans le but clairement avoué d'appliquer le mandat sur lequel il aura été élu légitimement et démocratiquement.  Ce mandat aura été clairement définit et communiqué à la population au préalable, de sorte que chacun comprenne qu'un vote pour ce parti est un vote direct pour l'établissement immédiat d'une telle réforme.  Point à la ligne.  Le parti se fera élire sur cette base, ou ne sera pas élu.  Le but de ma démarche n'est pas que créer un autre PQ qui gère à la petite semaine une province de l'état canadien.

Sauf que la rédaction n'est pas une mince tâche, et je ne saurais prendre la responsabilité sur mes épaules seules la rédaction d'un tel document.  Il en va de même pour certaines considérations d'ordre économiques et sociales sur lesquelles je n'ai pas la prétention de posséder la vérité.  Et un parti politique ne peut pas être formé d'une seule personne.  Et c'est ici que vous, cher lecteur, pouvez prendre le taureau pas les cornes et contribuer à concrétiser cette société libre et indépendante que nous disons vouloir.  Il y a dans la communauté indépendantiste (mais pas seulement celle-ci) des gens hautement qualifiés dans divers domaines aussi variés que l'économie, l'histoire, la politique, le développement social, je journalisme, l'ingénierie, l'environnement et les sciences en général, et qui disent ouvertement vouloir un pays et être prêt à faire ce qu'il faut pour.  J'ai besoin...  NOUS avons besoin de la contribution de ces gens.

Je vous rappelle qu'en Tunisie, en Égypte et en Islande, pour ces peuples, "faire ce qu'il faut pour" correspond à prendre la rue et à confronter les forces de l'ordre jusqu'à la chute du pouvoir, et d'ensuite espérer pour le mieux alors que règne la confusion la plus totale, due à la haute improvisation derrière la spontanéité du mouvement populaire.

Ce que je propose ici est plutôt que prendre le clavier, de se former un groupe de travail afin de rédiger ces textes fondateurs de la nation, de propager la littérature électronique existante (comme l'excellente série d'articles "Le mythe du Québec pauvre" de Jacques Noël) ou d'en rédiger de nouveaux si nécessaire, et de former officiellement le parti politique en tant qu'organisation reconnue par le DGEQ.  Après cette première étape, la stratégie sera de diffuser et faire connaitre la plate-forme au plus grand nombre de gens possible et le plus rapidement possible, et par la même occasion de recruter des candidats afin de pouvoir en avoir un dans chaque circonscription du Québec.  Ne disposant pas des même budgets que les autres partis politiques, nous devrons adapter nos stratégies en conséquences : utilisation intensive d'internet, bouche-à-oreille, campagne d'affichage citoyennes, répliquer aux campagnes de dénigrement de l'establishment par la bouche de nos crayons (pour paraphraser Frontenac), etc.

Et pour que ça arrive, ça va prendre des volontaires.

Moi, j'ai fait ma part déjà en lançant le bal la semaine dernière, de façon peut-être un peu maladroite certes, mais dans le plus pur élan citoyen et "apolitique" que la pétition pour la démission de Jean Charest lancée il y a quelques mois par Steve Brosseau, ou de la manifestation qui a failli s'en suivre par la suite.  Tout aussi louables furent les efforts de M. Brosseau, et malgré le fait que je fut déçu par le changement de date puis l'annulation de la manifestation anti-Charest, il faut être réaliste et admettre que les pétitions et les manifestations n'ont aucun pouvoir dans notre système.  À moins que la manifestation soit vraiment massive, mais on est pas encore rendu là au Québec.  On dort trop aux gaz... de schiste, probablement.

J'espère avoir mieux présenté mon projet de nouveau parti politique, et surtout mieux expliqué pourquoi j'en suis venu à la conclusion qu'il fallait créer "autre" parti politique.  J'espère également avoir suscité en vous matière à réflexion et de vous amener à un auto-examen de ce que vous pouvez RÉELLEMENT faire pour l'obtention d'un vrai Québec souverain tourné vers l'avenir mais ancré dans ses traditions et sa culture.  Et finalement j'espère en avoir convaincu suffisamment d'entre vous de vous joindre à ma cause et d'ainsi démarrer ce petit train qui pourrait un jour très récent être une locomotive qui ira loin, très loin.

Mon échéancier : les prochaines élections provinciales.

Pour paraphraser Jean Charest : Il faudra être prêts.

Mais si nous pouvons apprendre une chose des leçons que nous donnent la Tunisie, l'Égypte et l'Islande, c'est que justement une campagne populaire lancée par la population elle-même peut se répandre comme une trainée de poudre sur Internet, et rendre possible ce qui était impossible encore il y a seulement quelques semaines de cela.

Nous, nous avons presque 2 ans pour réaliser ce projet.  À condition de s'y mettre dès maintenant.

À vous, citoyens et forces vives du Québec, d'y voir.

Adam Richard
Citoyen du Québec

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